« Ce qu’on a vécu, c’était hors du temps ! », résume Marie Perarnau, ambassadrice du Trek’in Gazelles

TREK'IN GAZELLES 2021

Remise des prix

« Marie, le trek est désormais terminé, qu’est-ce que tu en retiens, qu’est-ce qui t’a marquée ? »

L’ambiance m’a marquée ! J’ai trouvé – pour avoir participé à plusieurs évènements sportifs – c’est rare qu’il y ait une aussi grande entraide et une aussi grande solidarité. J’ai trouvé qu’il y avait un esprit de compétition hyper sain parce que généralement il y a toujours quelques équipes qui sont dans la compét’ et qui ne sont pas hyper sympas… Et là je n’ai absolument pas ressenti ça ! Qu’on soit sur le terrain ou en tente, il y a toujours eu de l’entraide et j’ai trouvé ça vraiment très très chouette. Sur le plan sportif, j’ai trouvé que c’était accessible et qu’il y avait vraiment possibilité de se challenger et d’aller au bout de soi.

« En faisant quoi par exemple ? »

En allant chercher des balises bonus. On pouvait tout à fait se challenger à hauteur de ce qu’on pensait pouvoir faire et au fil des jours aussi. C’est-à-dire que si tu te rendais compte que finalement tu aurais pu aller un peu plus loin, le jour d’après tu allais faire un petit peu plus. J’ai trouvé ça génial ! Selon ton humeur, selon ton état – ce qui n’a pas toujours été facile pour nous, on n’a pas toujours été en bon état – justement tu pouvais adapter ta journée et te faire plaisir. J’aime bien cette possibilité d’avoir un événement sportif où toi-même tu t’ajustes parce que tu te connais, parce que tu connais tes camarades.

« Sur le plan sportif, qu’est-ce qui a été le plus difficile ? Comment est-ce qu’il faut se préparer pour y faire face ? »

Je pense qu’il faut savoir de quoi on est capable. À mon avis, si tu n’es pas capable, avant le trek, de marcher 15 kilomètres, c’est compliqué. Il faut quand même compter que tu fais au moins ça dans la journée. Moi, je n’ai pas trouvé que c’était difficile physiquement mais les conditions étaient quand même un peu dures parce qu’il fait un peu chaud et qu’on marche en plein soleil. On a eu la chance d’avoir du vent donc on n’a pas ressenti trop la chaleur. Au niveau cardio aussi, on peut penser qu’il n’y a pas trop de dénivelés donc que ça va aller mais la dune, même si c’est pas très haut, tu as le cardio qui monte assez rapidement. C’est un exercice d’endurance parce que ça ne dure pas qu’une journée. Il faut donc réfléchir aussi en terme de durée. Nous on a été malades donc pour moi ce qui a été dur c’est d’être allé puiser vraiment au fond de nous-mêmes pour avancer et se dire « on boucle le circuit ».

Il faut doser son effort, c’est-à-dire qu’il ne faut pas hésiter à s’arrêter une demie heure parce qu’il y a un coin d’ombre et reprendre après. Mais c’est ça qui est intéressant ! C’est que ça n’est pas un effort sur une ou deux heures mais plutôt sur huit heures. C’est une épreuve de la maturité je trouve ! Il faut réfléchir avant, il faut analyser, il faut se connaître un petit peu.

« Quels conseils donnerais-tu aux futures trekkeuses ? »

Au niveau sportif, il faut se mettre à la marche. Ça me paraît être une évidence ! Il faut aussi faire un peu de cardio et puis multiplier, avant le trek, ces moments où on marche longtemps pour apprendre à se connaître, pour savoir à quels moments c’est difficile… Il faut aussi apprendre à marcher à plusieurs pour savoir si on est capables d’adapter son rythme à l’autre parce que finalement quand on va se retrouver à marcher à trois, on se rend compte qu’il y en a une qui marche plus vite que les autres. Ça peut être aussi un souci. Il ne faut pas non plus hésiter à tester ses instruments comme le podomètre. Nous on l’avait un peu testé mais finalement pas assez… C’est intéressant de s’entraîner. Pas la peine non plus de sortir la boussole et le compas de visée à chaque fois qu’on va en forêt ! Pareil pour les chaussures. Il y a des filles qui ont eu hyper mal aux pieds, c’est dommage. Au niveau des chaussettes aussi. On n’y pense pas mais, avec le sable, on a vu la différence entre certaines journées où on avait des chaussettes à mailles fines qui ne laissaient rien passer et les autres. Il y a plein de petits détails. C’est que de la logistique mais comme on ne sait pas comment notre corps et notre esprit vont réagir à l’épreuve, c’est bien de se dire « au moins la logistique est prête ».

« Tu parlais de compas de visée et de boussole, comment tu t’en es sortie sur la navigation parce que je sais que c’est quelque chose que tu appréhendais un peu ? »

Oui, vraiment beaucoup ! Finalement, je pense que le fait d’être trois c’est hyper bien ! Parce que tu peux faire, faire contrôler, valider, rigoler… À la fin, ça devenait vraiment une habitude. Là encore, c’est bien de pouvoir s’entraîner un peu en amont. On avait fait les exercices proposés à la suite du stage, ça permet de ne jamais perdre le fil. Si tu arrêtes de le faire, tu ne sais plus le faire. Là, en quatre jours on n’a fait que ça et au final j’ai vraiment l’impression d’avoir progressé. Je trouve que ça met un peu de piquant et finalement on a l’impression de s’approprier les lieux différemment, d’être plus ancrée dans le monde où on est.

Je trouve que de savoir où tu es et où tu vas sans dépendre forcément des instruments qu’on peut avoir comme les GPS, tu te réappropries un peu l’endroit, comme pouvaient le faire nos parents. Nous on a complètement perdu l’habitude de ça : on ne sait pas où on est et ça ne nous pose pas de problème. Tu découvres le lieu complètement différemment quand tu sais où tu vas.

« Justement, est-ce que tu as pris le temps de profiter des paysages ? »

Oui ! Énormément ! Surtout que nous, comme on était hors-classement, on n’avait pas du tout ce stress d’être dans la compétition. Donc on a pu s’écarter un peu du chemin. On se posait en se disant peut-être qu’on ne reviendra plus (même si on a envie de revenir) et on a vraiment pris le temps d’admirer. En plus, il y avait une diversité de paysages extraordinaires ! On s’en rend bien compte quand on regarde les images qui ont été prises. On a vraiment pris le temps de s’imprégner des lieux, de faire des 360 et de se dire « c’est incroyable ». Ça, en quatre jours, on peut tout à fait le faire ! Le fait de marcher, ça permet de voir et de prendre le temps de regarder autour de soi, d’en parler, de se dire ce que ça nous fait, d’accueillir les émotions de la découverte.

« Toi, ça t’a fait du bien de marcher dans le désert ? »

Ah oui ! Dans le désert, il y a un silence que tu n’as pas ailleurs. On a tellement l’habitude de vivre dans le bruit qu’on n’écoute jamais le silence. Dans le désert, on est là et on entend ce « rien ». J’ai trouvé ça extraordinaire ! Il y a peu d’endroits sur terre où on peut vivre ces moments-là donc c’est précieux.

« Comment est-ce que tu résumerais ce trek en un mot ? »

Ça va être dur ! Je n’ai que des mots basiques qui me viennent à l’esprit comme aventure, comme découverte… En fait, il n’y a aucun mot qui pourrait résumer parce que je trouve que ce qu’on a vécu, c’était hors du temps ! Parce qu’en fait c’est indescriptible tant que tu ne l’as pas vécu. Ça fait partie de ces expériences de vie pour lesquelles tu as beau raconter aux autres, ils ne peuvent pas comprendre. C’est des endroits, des lieux où il y a un truc dans l’air. Si tu n’y es pas allé, si tu n’as pas respiré cet air-là, tu ne peux pas le ressentir.

ÉDITION 2022

DU 10 AU 15 NOVEMBRE

PARTICIPER

PARTENAIRES